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10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 19:03

Les réseaux publics locaux font face à de nombreux défis quant à leurs coûts et qualités de services. En Afrique en général, le niveau de l’approvisionnement en eau potable est resté faible malgré les efforts fournis. D’une part, le coût initial d’un raccordement est inaccessible au plus grand nombre, même s’il est payé à crédit. D’autre part, les branchements subventionnés vont plus souvent en direction des ménages proche des canalisations. Les politiques de subventions destinées à favoriser les pauvres ont un effet positif sur les non-pauvres. Quand les Etats décident de prendre à leur charge les équipements, le problème n’est pas résolu pour autant. Même si cette alternative permet de faire grimper le taux de couverture, cette hausse est artificielle car la question de la solvabilité du consommateur demeure. Il est clair que le raccordement ne suffit pas à lui seul et il convient de s’intéresser aux conditions d’installation.

Ainsi, de nombreux pays subventionnent actuellement l’installation des équipements. Là encore ce sont les ménages aisés, grands consommateurs qui se retrouvent favorisés puisque fortement subventionnés.

De ce fait, il apparaît que la tarification est un véritable instrument redistribution entre les différentes catégories des consommateurs.

C’est pourquoi, la redistribution des revenus à travers l’adaptation des tarifs a davantage été prise en compte par les entreprises concessionnaires. Ces dernières ont adopté une tarification progressive de manière à faire supporter la consommation des ménages les plus pauvres par les plus riches.

Mais là aussi, le système livre son lot d’effets pervers. Dans les quartiers périurbains, les raccordements se font le plus souvent dans les cours extérieures et non dans les habitations elles-mêmes. En définitive, le coût s’avère supérieur au simple raccordement individuel car plusieurs familles viennent s’y approvisionner, ce qui incite le possesseur du robinet (revendeur) à répercuter les prix à la hausse.

En Afrique, le débat sur la tarification de l’eau n’est pas totalement tranché. Il est au centre des discussions relatives à la « gestion sociale » de l’eau.

Depuis plus d’une décennie, cette politique est fondée sur trois instruments utilisés par les sociétés distributrices : les tarifs progressifs ; les tarifs partiellement subventionnés ; les installations subventionnées. Les résultats sont diversement appréciés.

Face à toutes ces difficultés enseignées par la réalité africaine, quel type de régulation serait apte à soutenir le secteur de l’eau ? En d’autres termes, comment définir une tarification optimale pour une ressource rare et vitale, en particulier des entreprises  concessionnaires de service public, chargées de la production, du traitement et de la distribution de l’eau ? Peut-être, faut-il se tourner vers la théorie économique afin d’élaborer un début de réponse à cette question. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, une solution est de définir un « prix » de l’eau, un prix qui tienne compte des différents principes auxquels sont confrontées les entreprises: l’égalité de traitement des usagers, la continuité et l’intérêt général.

 

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commentaires

I
cet article interessant a le merite de mettre en evidence le probleme crucial du financement de l'accès aux biens publiques(içi l'eau).on pourrait mettre en place des politiques reposant sur le principe d'équité verticale.Ces politiques se traduiront alors par des discriminations au niveau des prix. bref le débat est lançé!
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K
<br /> Merci pour le commentaire. J'en prends acte et comme tu l'as dit, le débat est vraiment lançé.<br /> <br /> <br />