7 décembre 2009
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Cette première journée de négociations à Copenhague a été marquée par une volonté commune de faire des propositions concrètes, tangibles pour limiter les impacts du réchauffement climatique. Le temps presse et toutes les parties en présence sont conscientes de l’enjeu historique, ont répété les délégués qu’ils soient Suisses, Soudanais, Français ou de la Grenade.
Sauf que l’enjeu, évidemment, n’est pas le même pour tous. Il y en a pour qui c’est une question de survie immédiate et les témoignages des petits pays insulaires ou des pays les plus pauvres en sont la preuve. D’autres pour qui la question centrale est celle du développement, comment inventer et financer un développement autre, moins gourmand en énergie, moins polluant ?
Et puis, il y a les pays industrialisés, historiquement responsables, qui sont du coup face à leurs responsabilités. Comment exiger des autres ce que l’on ne respecte pas soi-même ? Le temps presse, a répété la ministre danoise de l’Environnement. Les négociateurs ont une semaine pour se mettre d’accord et proposer aux 110 chefs d’Etats du monde réunis la semaine prochaine à Copenhague une base de travail concrète, tangible et équitable.
Le continent africain, plus affecté par le changement climatique, attend beaucoup de ce sommet. Il a beaucoup été question d’aide à l’adaptation pour les pays en développement.
Le Premier ministre danois, le secrétaire de la Convention Climat de l’Onu, les experts scientifiques ont tous martelé qu’il y avait urgence à aider les plus vulnérables, à faire face aux impacts du réchauffement. Est-ce que cela sera suffisant et surtout effectif pour rassurer la délégation africaine qui est évidemment échaudée par tant de promesses non tenues, en terme d’engagements financiers ou technologiques de la part des pays industrialisés, historiquement responsables de ce réchauffement.
La délégation africaine est arrivée à Copenhague bien préparée et surtout unie derrière le ministre éthiopien, Meles Zenawi et prête à se battre pour exiger des pays du Nord le respect de leurs engagements en matière de réduction d’émissions et ceci en préalable à toutes négociations. C’est vraiment la revendication de base de tous les pays du Sud. Vient ensuite la question de l’aide financière et technologique à l’adaptation qui sera elle aussi cruciale et indispensable à la poursuite des discussions.
A Barcelone, la délégation africaine avait quitté la table pour marquer son désaccord. Elle peut aussi à Copenhague bloquer le processus de négociations, si ces demandes de compensations considérées, on l’a entendu aujourd’hui comme justifiées dans tous les discours officiels, ne sont pas respectées.
Yvo de Boer, le secrétaire général de la Convention Climat de l’Onu, a évoqué aujourd’hui la somme de 10 milliards de dollars par an comme base de départ. Une somme minimale, mais sur laquelle semblent s’accorder pour une fois tous les pays industrialisés. Resteront à définir ensuite les modalités d’une véritable aide à l’atténuation du réchauffement climatique, c'est-à-dire, une autre voie de développement, d’autres outils technologiques pour permettre, le développement justement des plus pauvres qui sont aussi les plus vulnérables au réchauffement climatique.
Là-dessus, on peut compter sur la vigilance du groupe des 77. Les pays en développement dont fait partie l’Afrique, plus la Chine, un G77 présidé à Copenhague par le Soudan, notoirement hostile aux pays du Nord. Le Soudan a fait entendre aujourd’hui une autre voix, une voix africaine radicale avec laquelle il faudra compter à Copenhague.
Source rfi.fr
Published by Komenan Narcisse
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