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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 22:26

L’eau est d’une importance capitale pour bon nombre de secteurs différents qui dépendent directement de sa disponibilité et de sa qualité. Par conséquent, la gestion de l’eau peut entraver ou au contraire favoriser l’adaptation des secteurs liés à l’eau. On prévoit que les conséquences des changements climatiques sur l’eau auront des effets en cascade sur la santé humaine et sur de nombreux secteurs de l’économie. Il s’agit notamment de l’agriculture (accroissement de la demande d’eau pour l’irrigation et l’exploitation forestière), de l’énergie (réduction du potentiel hydroélectrique et de la disponibilité en eau de refroidissement), des loisirs (menaces pour le secteur touristique lié à l’eau), de la pêche et de la navigation. On envisage également de graves répercussions sur la biodiversité.

 

La mise en oeuvre de la gestion intégrée des ressources en eau favorise l’adaptation. Les principes fondamentaux de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) sont notamment la planification au niveau des bassins hydrographiques, le renforcement de la coopération intersectorielle, la participation du public et le meilleur usage possible des ressources en eau. Toute stratégie d’adaptation efficace repose également sur ces principes. L’intégration des effets des changements climatiques dans la GIRE et la promotion de son adoption à grande échelle favoriseront donc également l’adaptation.

 

Toute politique d’adaptation doit considérer les changements climatiques comme un des nombreux facteurs exerçant une pression sur les ressources en eau. Les autres facteurs sont notamment la croissance démographique, les migrations, la mondialisation, l’évolution des modes de consommation et le développement agricole et industriel.Ces différents facteurs interagissent les uns avec les autres et peuvent avoir des rétroactions positives et négatives. Par conséquent, le processus d’adaptation devrait être coordonné avec les autres mesures de gestion de l’eau et intégré dans une stratégie globale. Les scénarios peuvent être utiles pour évaluer les effets possibles des différents facteurs de pression et élaborer des mesures de gestion de l’eau.

 

L’adaptation efficace aux changements climatiques nécessite une approche transsectorielle, notamment au niveau transfrontière, pour prévenir les conflits possibles entre les actions menées dans les différents secteurs et envisager des compromis et des synergies entre les mesures d’adaptation et les mesures d’atténuation.

Les actions sectorielles non coordonnées peuvent être inefficaces, voire contreproductives, car l’action menée dans un secteur peut accroître la vulnérabilité d’un autre secteur et/ou réduire l’efficacité des mesures d’adaptation adoptées dans celui-ci. L’adaptation aux changements climatiques devrait être intégrée à l’élaboration des politiques actuelles, à la planification et à l’établissement des programmes et des budgets, dans un large éventail de secteurs économiques – un processus généralement appelé «intégration systématique». Et les mesures d’atténuation devraient être considérées à la lumière de leurs conséquences sur les options d’adaptation, et vice versa. Par exemple, la production de biocarburants en tant que mesure d’atténuation peut avoir des effets négatifs sur l’approvisionnement en eau et la production alimentaire, tandis que l’installation d’établissements humains dans des régions sujettes aux inondations a non seulement pour effet d’en accroître la vulnérabilité, mais peut aussi entraver l’application des mesures d’adaptation.

 

Les obstacles à l’adaptation dans les domaines juridiques, institutionnels et politiques doivent être supprimés. La législation devrait être élaborée de manière flexible, de façon à pouvoir faire face à différents effets climatiques possibles. La législation ne devrait pas constituer un obstacle à l’adaptation et devrait être suffisamment souple pour s’adapter aux changements environnementaux et socioéconomiques continus. Elle devrait favoriser ou promouvoir l’adaptation. La législation et les accords transfrontières existants devront sans doute être révisés. Dans un premier temps, la législation existante, du niveau local jusqu’au niveau transfrontière, devrait être évaluée en fonction de sa capacité à appuyer l’adaptation. Par exemple, la législation interdisant la réutilisation des eaux usées devra sans doute être modifiée en législation établissant des prescriptions relatives à une utilisation sûre de celles-ci. Les accords transfrontières devraient inclure des dispositions visant à faire face à la variabilité des flux et à la disponibilité en eau salubre.

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